Collaboration Maison Matisse x Ladurée
Maison Matisse est heureuse de dévoiler sa collaboration avec la Maison Ladurée pour célébrer l’appétit de vie de Matisse à travers une série de créations éphémères s'inspirant de l’un de ses chefs-d’œuvre : La Perruche et la sirène.
Réalisée entre septembre 1951 et juin 1952, cette vaste composition de papiers gouachés découpés est la première œuvre décorative que l’artiste a réalisée sur les murs de sa chambre-atelier au Régina à Nice. Sa conception est bien documentée, à la fois par les photographies prises à cette époque dans son atelier — Matisse est alors au sommet de sa gloire, la Chapelle du Rosaire de Vence vient d’être inaugurée — et par l’entretien qu’il donne au printemps 1952 à André Verdet pour le livre Prestiges de Matisse. Il y parle longuement de cette œuvre encore en cours de conception, puisque la sirène n’a pas encore trouvé sa place dans sa composition.
La Perruche et la sirène naît et se développe sur les murs de la chambre de l’artiste au fur et à mesure de l’achèvement d’autres projets, qui libèrent de l’espace, pour finalement s’étendre à deux des quatre murs de la pièce, formant la première grande composition immersive réalisée par Matisse.

Henri Matisse (1869-1954), La Perruche et la sirène, 1952-1953, Papier gouaché découpé marouflé sur toile, 337 x 768,5 cm, Stedelijk Museum Amsterdam
L’artiste lui-même explique l’origine de la composition : « Vous voyez, comme je suis obligé de rester très souvent au lit à cause de mon état de santé, je me suis fait un petit jardin, tout autour, où je peux me promener. »
Les motifs, initialement esquissés au fusain directement sur le mur à l’aide d’une canne à pêche qui lui permet de dessiner sans quitter son lit, sont ensuite transposés en éléments de papiers gouachés dont il choisit les couleurs avec soin, puis qu’il découpe avec dextérité pour définir les circonvolutions des éléments végétaux. Chaque élément est ensuite épinglé au mur par l’une de ses assistantes, selon ses indications.
La composition, faite de feuilles luxuriantes et de grenades, rappelant les jardins exotiques qui plaisaient tant à Matisse, accueille à sa gauche une perruche et à droite, dans l’axe de progression de la composition, une figure qui lui demandera de nombreuses recherches et donnera naissance à la fameuse série des Nus bleus, restée indépendante.
C'est finalement une sirène, représentée sous la forme d'une figure synthétique suggérant un être fantastique, dont la posture évoque à la fois la sensualité et l'élan, qui prend place dans une sorte de trouée de la végétation à droite de la composition.

Photo Lydia Delectorskaya (Archives Matisse)
La création d’arabesques qui animent la surface de la composition et font voyager l’œil du spectateur à travers le jardin était l’une des préoccupations majeures de Matisse à cette époque. Définies à la fois par les espaces blancs laissés entre les différents éléments colorés et par les séries de grenades qui forment comme des sentiers à travers l’œuvre, ces arabesques introduisent un mouvement dynamique et expansif, renforçant sa dimension spatiale et enveloppante.
Ainsi, Matisse, alité, s’offre un jardin dans lequel son œil peut se promener tout à sa guise, lui restituant les sensations physiques de ses promenades anciennes, dans la végétation luxuriante des oasis marocaines ou des iles océaniennes. Tous les sens sont sollicités par cette symphonie colorée faite de formes synthétiques longuement mûries par le travail de l’artiste :
“Tout ce que nous voyons passe par la rétine, s’inscrit dans une petite chambre, puis s’amplifie par l’imagination. Il faut trouver la quantité et la qualité de timbre pour impressionner l’œil, l’odorat et l’esprit. Faire goûter entièrement une plante de jasmin par exemple. Trouver la quantité et la qualité des couleurs. Voyez cette composition : un jardin. Eh bien ! Ce jardin est le souvenir de mes sensations ressenties dans la nature que je projette en avant, que j’élargis dans l’espace.“
Ainsi, nos cinq sens sont sollicités par cette magistrale composition dont la vitalité et la fraîcheur nous touchent encore aujourd’hui.

Photo Lydia Delectorskaya (Archives Matisse)
Cette grande composition de 1952, véritable explosion de couleurs, trouve naturellement un écho dans l’univers créatif de Ladurée. À travers son coffret imaginé en collaboration avec la Maison Matisse, Ladurée plonge avec délice dans l’intensité des couleurs, dans l’énergie des contrastes et des parfums de l’été. Bleu franc, orange vif, rouge vibrant, rose chatoyant : les formes organiques découpées par Matisse colonisent le coffret de douze macarons.
Un clin d’œil poétique : l’intérieur bleu du coffret, tel un ciel d’été, dévoile un message manuscrit de l’artiste : « Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir », extrait de l’album Jazz (1947). Une invitation à savourer chaque détail avec émerveillement.
Pour l’occasion, le chef pâtissier de la Maison Ladurée, Julien Alvarez a imaginé une nouvelle collection gourmande qui rend hommage à l’univers coloré du peintre : « Dans ses écrits et ses œuvres, Matisse évoque son amour pour la vanille et les agrumes. J’ai donc développé un entremets inspiré de la crêpe Suzette, avec une crème vanille généreuse sublimée par l’orange. C’est une pâtisserie gourmande et régressive. Le macaron, quant à lui, est plein de fraîcheur avec ses notes de vanille, de mandarine, de clémentine et de yuzu », explique Julien Alvarez.
L’équipe de Maison Matisse est heureuse d’avoir partagé son expertise de l’œuvre et de la vie d’Henri Matisse avec la Maison Ladurée. En conjuguant leurs savoir-faire et leurs valeurs communes d’optimisme et d’exigence, les deux maisons ont ainsi pu donner le jour à une interprétation gourmande de l’œuvre de l’inventeur des papiers découpés.
Ainsi, Maison Matisse démontre une nouvelle fois sa capacité à faire partager la joie de vivre de son artiste tutélaire sur de nouveaux territoires, gustatifs cette fois.
Du 28 mai au 2 septembre 2025, vous pourrez retrouver le coffret Ladurée x Maison Matisse et le macaron vanille agrumes issus de cette collaboration dans les boutiques Ladurée et sur le site laduree.fr.
L’entremets Matisse vanille agrume sera présenté en exclusivité dans les boutiques parisiennes de la marque.
[1] Matisse est alors âgé de 82 ans et souffre de graves problèmes de santé depuis 1941.
[2] André Verdet, Prestiges de Matisse, 1952, p.20.
[3] https://www.cinematheque.fr/henri/film/113561-matisse-frederic-rossif-henri-langlois-1951/
[4] André Verdet, Prestiges de Matisse, 1952, p. 63